L'histoire de la musique en 14 étapes
Comment rendre l'histoire de la musique plus compréhensible et accessible.
Dans la France de la Renaissance, on chante. A l'église, d'abord, mais aussi à la foire ou entre amis, pour plaire à sa belle ou s'amuser.
Ou, comme Clément Janequin, pour peindre de vrais tableaux de la nature, en imitant les chants d'oiseaux, par exemple :
Un siècle plus tard, partons pour l'Italie.
C'est le laboratoire musical de l'époque : les compositeurs italiens expérimentent un nouveau genre inspiré du théâtre grec.
La fable en musique, appelée plus tard opéra, est à la mode : on y chante, on y incarne des personnages, on y raconte une histoire.
C'est à Mantou, à la cour du Duc de Gonzague, qu'aura lieu la représentation du premier opéra de l'histoire : l'Orfeo de Claudio Monteverdi, inspiré par le mythe d'Orphée, héros grec dont la musique pouvait charmer les créatures les plus malveillantes :
C'est l'Italie qui donnera à la France son musicien le plus influent de la période baroque : au XVIIe siècle, la cour de Versailles ne jure que par Jean-Baptiste Lully (né Giovanni Battista Lulli).
Le Florentin a commencé sa carrière dans les cuisines royales, avant de s'emparer du statut de secrétaire du roi, position parmi les plus élevées de la cour. Il est talentueux et sans scrupules et finit par évincer tous ses concurrents.
Il compose pour l'opéra de la cour et surtout, fait danser Louis XIV en composant les ballets sur mesure pour le souverain.
Quelques décennies plus tard, nous retrouvons Venise.
La fameuse basilique Saint-Marc de la Sérénissime est un haut lieu de musique. Mais c'est à l'orphelinat de la Pietà qu'officie le violoniste virtuose et compositeur Antonio Vivaldi.
Personnage haut en couleurs, connu sous le sobriquet de Prêtre Roux, Vivaldi compose surtout les concertos, notamment pour ses jeunes disciples orphelines, dont il dirige l'orchestre.
Dans ce concerto particulier, il met en valeur un instrument typiquement italien, la mandoline :
Dans les pays germaniques, en ce début du XVIIIe siècle, le baroque est à son zénith. Jean-Sébastien Bach est maître de chapelle de l'église Saint-Thomas de Leipzig : on y joue et chante ses œuvres sacrées, il y enseigne, mais il participe aussi aux réunions des bourgeois mélomanes au Café Zimmermann et laisse son empreinte sur toute la vie musicale de la ville.
Par ailleurs, il est grand amateur de café et père de vingt enfants, dont certains grands musiciens.
Un peu plus au sud, Vienne, la capitale de l'Empire austro-hongrois s'impose progressivement comme le grand carrefour des musiciens de l'époque. Natif de Salzbourg, Wolfgang Amadeus Mozart y a élu domicile.
Premier musicien indépendant de l'histoire, il court après les engagements pour joindre les deux bouts.
Il compose pour la cour impériale, pour les théâtres de la ville, pour la saison des concerts, pour l'église ou la loge maçonnique dont il est membre.
Avant de mourir à 36 ans, il laisse son dernier chef-d'oeuvre, son opéra-testament, La Flûte enchantée, entre récit initiatique et conte pour enfants, qui célèbre le triomphe de la lumière sur les ténèbres, dans l'esprit des Lumières qui rayonnent alors dans toute l'Europe :
A Vienne toujours, un peu plus tard, nous retrouvons un autre musicien - Ludwig van Beethoven - qui marche dans les pas de Mozart, tout en annonçant l'arrivée d'une nouvelle ère.
Il est compositeur, mais aussi pianiste virtuose, et la Vienne conservatrice accueille avec peu d'enthousiasme ses apparitions sur scène.
En revanche, ses œuvres sont plébiscitées, et Beethoven est célébré partout comme le compositeur le plus important de l'époque.
Mais sa vie personnelle n'a rien d'un long fleuve tranquille : fougueux, colérique, caractériel, misanthrope et malheureux en amour, il mourra complètement sourd, mais sa musique aura bousculé les codes classiques en amenant la tempête du romantisme naissant :
Un autre Viennois fait venir la musique dans les salons des familles bourgeoises : Franz Schubert.
Vienne apprécie ses Schubertiades, soirées dédiées à la musique en petit comité et dans des cercles privés, où on interprète notamment ses Lieder, mélodies sur les poèmes des contemporains romantiques :
Dans les salons parisiens de cette seconde moitié du XIXe siècle, le piano est roi. Le nouvel instrument apporte son lot de nouvelles stars : Frédéric Chopin, par exemple, l'incarnation du musicien romantique par excellence, tourmenté et émotif, compose, mais aussi interprète lui-même ses œuvres, entouré des personnalités du monde artistique et culturel parisien.
Loin des salles de concert et de la mode des virtuoses, Chopin compose une musique intime, destinée aux ambiances tamisées des salons privés.
Si Paris et Vienne se disputent la première place sur l'échiquier musical tout au long du XIXe siècle, une ville en Allemagne centrale devient en cette fin du XIXe siècle, la capitale de l'opéra. Richard Wagner, le plus important réformateur du genre, fait construire à Bayreuth un théâtre sur mesure, entièrement dédié à ses œuvres, qui y sont jouées encore aujourd'hui dans le cadre d'un des festivals les plus importants de l'art lyrique au monde.
C'est à Paris que commence véritablement le XXe siècle en musique. Claude Debussy compose comme il aurait peint.
Ses œuvres, nourries du symbolisme et de l’impressionnisme dans la poésie et la peinture, frisent les oreilles des parisiens par son audace et sa liberté.
Aux titres descriptifs - La Mer, Images, Estampes...- elles sont moins les tableaux achevés que les couleurs, les timbres et les sensations.
Toujours à Paris, c'est un Russe qui poussera encore plus loin les frontières esthétiques. Igor Stravinsky est la coqueluche du tout Paris des années 1910 : il compose pour la compagnie Les Ballets russes de Serge Diaghilev qui enchante les Parisiens par ses chorégraphies novatrices, en rupture avec le ballet classique.
La musique de Stravinsky l'est tout autant, et les Parisiens en redemandent, jusqu'au scandale du Sacre de Printemps de 1913, mais ça, c'est une autre histoire.
A Darmstadt (Allemagne), pendant la seconde moité du XXe siècle, se créé la musique d'avant-garde dans le cadre de ses académies d'été. Parmi les habitués, le compositeur allemand Karlheinz Stockhausen, père de la musique électronique.
Il a expérimenté dans les registres les plus étonnants, jusqu'à composer un Helikopter-Streichquartett, où les musiciens d'un quatuor à cordes jouent dans des hélicoptères.
C'est aussi l'époque où les compositeurs américains rentrent en scène. Philip Glass, par exemple, est un des grands noms de la musique américaine du XXe siècle, et un des fondateurs du mouvement minimaliste.
Sa musique, répétitive et hypnotique, a inspiré les musiciens pop comme David Bowie, Brian Eno, ou de manière générale, la techno.
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